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Soutenance d'HDR de Vanessa Stettinger
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Le 18 octobre 2024Campus Tertrefalse false
Vanessa Stettinger, maîtresse de conférence à l'université de Lille, rattachée au CeRIES, a réalisé sa thèse d'HDR autour du sujet "Le monde privé des pauvres. Liens familiaux, pauvretés et intervention sociale" sous la supervision de Marie Cartier, chercheuse au laboratoire. Le CENS se réjouit d'accueillir cette soutenance dans sa salle principale.
Vanessa Stettinger
Dans le prolongement de ses recherches sur les modes de vie des individus vivant dans la pauvreté (les vendeurs de journaux et mendiants du métro parisien), elle s’intéresse aujourd’hui à la pauvreté des enfants et à leurs relations familiales. Précisons d'emblée que la pauvreté n'a pas ici une acception strictement monétaire, mais qu'elle recouvre aussi les conditions de vie et de santé, l’accès à l’éducation, aux savoirs et aux possibilités de communication.
Ses interrogations portent en premier lieu sur le vécu de l’enfant face à la pauvreté. De quelle manière et avec quels supports affronte-t-il cette situation ? Comment perçoit-il la pauvreté de ses parents ? Quel sens donne-t-il à cette pauvreté vécue ? Quelles stratégies met-il en œuvre pour faire face à cette pauvreté et pour affronter le regard d’autrui ?
En second lieu, elle s’intéresse aux relations nouées par l’enfant avec sa famille. L'hypothèse sous-jacente est que la pauvreté et la prise en charge institutionnelle qui peut y être associée déterminent en partie les relations inter-individuelles et ainsi la relation entre l’enfant et ses proches.
Résumé du volume 2
Ce mémoire éclaire comment les différentes formes de pauvreté et l’intervention sociale façonnent les relations entre membres d’un même ménage. L’observation des relations familiales, évoluant dans un contexte qui transforme et se transforme lui-même, a été possible grâce à une ethnographie longitudinale. Cette approche, basée sur l’observation d’aspects multiples du quotidien, a permis une analyse dynamique des liens familiaux. Je démontre ainsi, au fil des chapitres, comment les liens au sein des « familles pauvres », loin de se consolider avec le temps et de générer en eux-mêmes des ressources affectives, se rejouent, se réinventent constamment car ils sont éprouvés par des conditions de vie difficiles, marquées par diverses formes de pauvreté et de violence, et par l'intervention sociale. Il se structure en quatre chapitres. Le premier est consacré à la description du contexte de vie des individus étudiés et des ressources auxquelles ils recourent pour construire leur avenir. Sur trois générations, nous observons une évolution de la pauvreté, façonnée par les transformations de la société. Ce chapitre expose notamment les opportunités de sortie de la pauvreté et les disparités au sein des fratries. Le deuxième chapitre approfondit la description du vécu quotidien affecté par différentes formes de pauvreté, détaillant les stratégies pour affronter les privations et mobiliser les ressources afin de « s’en sortir ». J’y expose également les conditions de logement et l’environnement dans lesquels ces familles évoluent. Le troisième chapitre traite de l’intervention institutionnelle vécue par les familles qui vise à rétablir les liens familiaux et, par extension, à transformer les familles par la mise en place d’un « processus de parentalisation ». Enfin, le quatrième et dernier chapitre aborde les relations intrafamiliales dans ce contexte particulier de pauvreté et d’intervention sociale, ainsi que les spécificités du rôle de mère et de père. Il évoque aussi les diverses formes de tensions et de violences éprouvées au quotidien, tout en examinant le « travail » personnel entrepris par certains pour maintenir la cohésion familiale.Vous pouvez retrouver ici toutes les informations concernant la soutenance.
Composition du jury :
Marie CARTIER, Professeure des universités, Nantes Université (garante)
Nicolas DUVOUX, Professeur des universités, Université Paris 8 (rapporteur)
Olivier MASCLET, Professeur des universités, Université de Limoges (rapporteur)
Emilie POTIN, Maîtresse de conférences HDR, Université de Rennes 2 (rapportrice)
Olivier SCHWARTZ, Professeur des universités, Université Paris Cité